Lina and André's road trip on the Route des Navigateurs (day 3)
Last day of Lina and André's adventures on the Route des Navigateurs.
Jour 3
Montmagny
Il est 7 h 30 pile et le traversier quitte le quai de L’Isle-aux-Grues vers celui de Montmagny. À son bord, camions, pick-up et travailleurs locaux. Environ au même moment, le bruit d’un petit avion attire notre attention. Je crois me rappeler que les élèves de l’île l’empruntent au quotidien pour se rendre à l’école à Montmagny. Tout le monde de l’île n’est pas en vacances comme nous !
Nous amorçons les séances de photos au pied de la chute de Montmagny , non loin du quai. Pour André et moi qui fréquentons le milieu trad québécois, Montmagny rime avec accordéon. J’avais pris soin d’apporter le mien, un petit Hohner qui sent le vieux. J’ai commencé l’apprentissage de cet instrument à la fin août par moi-même et à l’oreille. Quant à André, il pratique le violon depuis plusieurs années. C’est donc au Jardin des Souches assis devant la chute de Montmagny que nous avons poussé ensemble quelques fausses notes !
À mesure que le ciel se dégage, nous prenons de l’entrain et c’est d’un pas rapide que nous gravissons les marches de la tour d’observation tout près du camping Pointe-Aux-Oies de Montmagny. De son sommet, on peut entendre les oies qui annoncent à grands cris leur retour progressif.
Installés sur la pointe du parc municipal à L’Islet, nous simulons un petit-déjeuner devant le New-West, le regard porté sur le fleuve qui dévoile graduellement son profil de marée basse. Va pour la vue, mais l’odeur ! Miam ! Ça sent les œufs frits et le bacon. Quel bonheur que de cuisiner en plein air. André manipule si bien le poêlon et la spatule que je me surprends en buvant mon café à rêver d’une retraite anticipée ! Avant de partir, nous nous approchons du fleuve à marée basse, surveillant chacun de nos pas déposés sur les pierres encore mouillées.
De partout sur la Route des Navigateurs, nous pouvons admirer le fleuve et les montagnes de Charlevoix. Un peu avant d’entrer dans le village de Saint-Jean-Port-Joli , nous bifurquons à gauche sur un chemin peu passant pour nous délecter de la vue sur le paysage. André pose prudemment le New-West sur un sol sablonneux à l’ombre d’un grand saule.
Notre conversation du midi se déroule sur la chic terrasse du Café la Coureuse des Grèves , installée à Saint-Jean-Port-Joli depuis au moins trente ans. Plusieurs tables sont occupées ce midi-là par de belles dames âgées partageant repas et bouteille de vin. Je me dis que le bel âge a vraiment tous les âges !
Mon nouvel adage se confirme quand j’aperçois deux cyclistes au repos sur la terrasse de la Boulangerie Sibuet. D’après sa fragilité apparente et son modèle de vélo, la dame pourrait bien avoir 85 ans. Décidément, ça donne de l’espoir ! C’est beau la vie, et ça peut sentir très bon aussi ! On inspire un bon coup en franchissant la porte de la boutique le Quai des Bulles, vous savez, ce genre d’endroit qui propose des savons que l'on a envie de manger ?
Le rouge de notre New-West ressemble étrangement à celui du toit de l’église de Saint-Jean-Port-Joli et à celui du phare qui fait le guet sur la marina. André et moi marchons un peu autour de la marina, main dans la main et mèches au vent. La fin de la journée approche et, d’après les quelques plaisanciers regroupés autour d’une petite table sur un voilier, l’heure de notre apéro est proche!
À la fin du village, je ne me doutais pas qu’il y avait un petit quartier aux allures d’un petit village directement sur la plage. Lors de futures vacances, je logerais volontiers dans l’un des chalets de l’hôtellerie Au petit Fribourg.
La promotion de La Route des Navigateurs se fait en partenariat avec New-West et dans chaque village que nous traversons, ou presque, nous prenons quelques minutes pour y tourner en rond afin que Stéphanie photographie notre véhicule vedette dans les plus beaux décors. Et de préférence, en l’absence de toute circulation. Cela crée parfois des situations cocasses comme lorsqu’on passe et repasse six fois devant le même citoyen, comme c’est arrivé dans ce village.
La route par laquelle nous nous rendons sur la pointe de la baie présente un décor unique que Stéphanie s’empresse de capturer : un champ d’avoine dans l’atmosphère qui précède le coucher du soleil. Nous garons ensuite le véhicule plus loin pour notre dernier apéro, une bière artisanale de la maison Ras L’Bock, et observons le soleil se coucher sous la bienveillance des deux clochers.
Avant que l’équipe se sépare pour de bon, nous nous arrêtons souper au très convivial resto, La Libellule , à Saint-Jean-Port-Joli, ce qui conclut notre délicieuse aventure !
Mot de gratitude
André et moi sommes plus que reconnaissants d’avoir été les deux figurants choisis par Tourisme Chaudière-Appalaches pour faire la promotion en photos de la Route des Navigateurs à bord d’un New-West . Nous avons vécu ces trois journées en amoureux, passant nos journées entières ensemble, à s’amuser, à se sourire et à marcher main dans la main. Tout un privilège !
J’ai écrit les premières lignes de ce récit sur le quai de Saint-Antoine-de-Tilly, à 15 minutes de chez nous. Je m’y suis rendue trois jours d’affilée, incapable de me résigner à devoir m’éloigner du fleuve par une si belle température. J’y ai écrit moins que je le voulais, car je fus davantage occupée à promouvoir la Route des Navigateurs auprès de personnes venues à leur tour flâner sur le quai avec qui sympathiser. Et à mon grand bonheur, puisque mes vacances en étaient ainsi prolongées !
Au plaisir de vous croiser l’un de ces jours sur le bout d’un quai !
Lina Giguère
Photos : Stéphanie Allard