Un fort à Lévis ?

On dit que l’herbe est toujours plus verte ailleurs… C’est ce que je pensais aussi! Mais après des années à vivre à Lévis, j’ai réalisé que je méconnaissais encore l’un de ses trésors historiques : le lieu historique national des Forts-de-Lévis, qui veille fièrement sur le quartier Lauzon. Je venais par curiosité, je repars complètement conquise!

Direction le lieu historique national des Forts-de-Lévis. Niché au creux d’un quartier résidentiel tout ce qu’il y a de plus banal en ville, se cache le fort Numéro-Un, dernière fortification britannique érigée en sol canadien il y a 150 ans. Dès mon arrivée par le pont de bois, je suis impressionnée par cette superbe construction faite de pierres qui, apprend-on plus tard, conserve encore aujourd’hui 75% de ses matériaux d’antan.

Le bâtiment principal, habillé de portes et fenêtres en forme de voûte, semble à moitié enterré dans le sol. Et c’est bien là l’idée! Cette construction avait pour but la défense de la ville de Québec contre d’éventuelles attaques américaines. Ce sont près de 500 soldats et artisans qui sont employés à la tâche de sa construction dans les années 1860. De quoi vous faire vos rénos en moins de deux!

Mais revenons-en à nos moutons. Martine et Marie-Jeanne, les sympathiques guides, nous accueillent avec un large sourire et la visite débute. Nous grimpons la petite pente longeant le fort, qui autrefois était piétinée par les chevaux, et nous arrivons au mât, sur lequel le drapeau du Canada flotte fièrement. Et là, WOW ! Se déployant à 360 degrés, la vue nous enveloppe, entre ciel et terre… Lévis, Québec et l’île d’Orléans s’offrent à nous dans toute leur splendeur de cette superbe journée de juillet.

Un peu plus loin, sur le chemin de ronde, se trouve un canon. Il s’agit d’un canon Armstrong, nommé en l’honneur de son concepteur William Armstrong au milieu du 19ᵉ siècle. On nous explique que celui-ci, accompagné de dizaines d’autres, avait pour but la protection du fort et devait à l’époque être déplacé sur son rail par une bonne dizaine d’hommes pour être correctement orienté. Très bien, essayons-le ! Avec les enfants de mon ami, nous tentons notre chance et poussons, poussons de toutes nos forces… mais l’échec est cuisant. Décidément, les hommes de l’époque ne devaient pas manger les mêmes céréales que nous le matin !