Le savoir-faire de nos arrêts gourmands - Café Royal : une institution qui traverse le temps
Le destin du Café Royal a été tracé il y a de nombreuses années.
Le bâtiment de la 2e Avenue, à Saint-Georges, a été construit par Albert Rhéaume dans les années 20 afin d’accueillir un théâtre. Menacé par le curé de la paroisse qui voulait que ses fidèles fréquentent l’église plutôt que des lieux de divertissement, Albert Rhéaume a abandonné son idée. C’est son fils, Calixte Rhéaume, qui a ouvert le Café Royal, en 1937.
L’endroit porte ce nom puisqu’il a été inauguré le jour du couronnement de George VI. Le couple Méthot a assuré la relève de 1945 à 1980, jusqu’à ce que les propriétaires actuels, William Schaffner et Anne Gendron, prennent à leur tour le relais. « Je suis Français et quand j’ai décidé de venir m’installer au Québec, j’ai été parrainé par quelqu’un de Saint-Georges-de-Beauce, où j’ai rencontré ma femme », raconte William, qui a été client du café avant d’en devenir le propriétaire. « Notre appartement était devant le café et, quand j’ai vu qu’il était à vendre, je me suis dit “Pourquoi pas?”. J’aimais les chemins sinueux du quartier auquel je trouve un cachet européen, et j’aimais l’ambiance du Café Royal. » Le destin du couple, qui travaillait alors dans une crêperie, était scellé.
La cuisine du Café Royal se veut classique et réconfortante. « Les gens sont à l’affût de nouveautés, mais aiment revenir savourer ce qu’ils mangeaient quand ils étaient petits. C’est pourquoi nous tenions à conserver certaines traditions », dit William, qui a travaillé dans le milieu de l’hôtellerie en Europe. Au menu : gibier, poisson, grillades, poulet en broche et « pâtisseries déraisonnables ». C’est William lui-même qui est derrière les fourneaux et qui apporte à sa cuisine un accent provençal issu de ses racines. De son côté, Anne s’occupe de la pâtisserie et du service.
Le classique de l’endroit, selon William? « Le poulet en broche, puisque le Café Royal a été la première rôtisserie en Beauce. Et notre sauce barbecue est unique! » Côté desserts, Anne propose des pâtisseries classiques qui rappellent des souvenirs à la clientèle. Tarte aux œufs, au sucre ou aux pacanes ainsi qu’un saint-honoré réinventé à la mode d’ici grâce au sirop d’érable sont entre autres sur le menu.
Au Café Royal, on sert des déjeuners les dimanches, puis des dîners et des soupers, aussi offerts en table d’hôte, cinq jours par semaine. Et on s’approvisionne localement le plus possible : gibier du Québec, safran local, fines herbes du jardin attenant au café et champignons cueillis à la main par William, par exemple.
En toute saison, William et Anne vous attendent au Café Royal, à l’intérieur ou sur la terrasse, dans un décor qui « rappelle la vieille France et la Provence », pour un voyage par les yeux et les papilles.