Nature Gourmande

Devenir une vraie sucrière le temps d'une journée

Amélie Dumas-Aubé
Amélie Dumas-Aubé Tourisme Chaudière-Appalaches
Rédigé le 20 janvier 2023

Avez-vous déjà rêvé d'être propriétaire d'une cabane à sucre ? Eh bien, c'est ce genre d'activité que mes collègues et moi avons vécu, le temps d'une seule journée, pour vivre un vrai temps des sucres d'antan dans la Beauce !

Ce temps de l'année où les Québécois se rassemblent en famille et entre amis pour ramasser et transformer l'eau d'érable ! C'est ce que Marie-Paule et David de la Cabane de l'Apprentie sucrière nous ont offert de vivre lors d'une journée en mars dernier. Le concept est simple! Vous louez une charmante cabane à sucre le temps d'une journée. Avec vos proches, vous en prenez les commandes pour découvrir les rudiments de sa production afin de créer votre propre cuvée d'or blond. Pour agrémenter votre activité, un panier fermier inspiré de la cabane à sucre d'antan est offert : soupe au pois, fèves au lard à l’érable, crêpes et œufs. Voilà l'expérience totalement unique qui vous attend ! Nos hôtes, Marie-Paule et David, nous accueillent chaleureusement et nous assistent à quelques moments stratégiques de la journée. Eh là, le plaisir commence puisque nos guides nous donne les consignes de départ et ensuite ils nous laissent prendre les commande de notre cabane. Écoutez bien parce que la liste est longue : nous devons courir les érables en raquettes, chauffer l’évaporateur pour transformer l’eau en sirop et bien sûr, faire nous-même notre coulée de tire et repartir avec notre propre sirop. Bref, nous devenons les maitres-sucriers d'une cabane à sucre en y prenant le contrôle complètement le temps d'une journée. Je vous avertis, la journée ne sera pas de tout repos, il y a du travail sur la planche !

Il faut 60 gallons d'eau d'érable pour faire un seul gallon de sirop d'érable

Une bonne journée de 8h nous attend dans l'érablière !

Amélie Dumas-Aubé, Tourisme Chaudière-Appalaches

Première partie : la conquête de l'eau d'érable

Mes collègues et moi, nous nous donnons rendez-vous dès 8h30 dans le stationnement de la cabane à sucre à Saint-Joseph-des-Érables pour rencontrer Marie-Paule et David, les propriétaires de l'entreprise. Tous ensemble, on se dirige à pied dans la forêt, pour y découvrir 200 mètres plus loin notre cabane à sucre pour la journée.

Première étape, on allume la truie afin de se faire un coin bien au chaud à l'intérieur de la cabane pour y préparer le dîner de tantôt. Marie-Paule et David nous donnent les premières consignes tant qu'à l'auto-cueillette de l'eau d'érable avant de nous quitter. C'est comme à l'époque, l'eau d'érable est récoltée à l'aide de chaudières et non à tubulures.

Enfin, notre groupe de 12 personnes est prêt à s'enfoncer dans l'érablière pour débuter la récolte de l'eau. Il faut commencer par ramasser les chaudières plus éloignées dans le but de toujours remplir notre chargement en s'approchant de la cabane. À l'aide de trois petits traîneaux, de raquettes et de couvercles à chaudières, nous sommes parvenus à remplir le bassin de l'évaporateur assez rapidement : il faut 80 gallons d'eau d'érable pour remplir le bassin de l'évaporateur pour pouvoir enfin partir la bouilleuse. Nous avons eu énormément de plaisir et de fou rire à courir les érables. Quelques chutes, mais rien de grave ! La météo était aussi de la partie, avec une belle petite neige douce qui tombait du ciel. 


Deuxième partie : allumer la bouilleuse

Pour la journée, le groupe doit désigner un Chef de la cabane. Je suis l'heureuse élue de ce rôle avec mon assistante : Sara-Émilie ! Cette personne qui est attitrée à faire bouillir est responsable de son équipement, soit le bassin, le niveau d'eau, la boîte à flotte, la panne à eau, la panne à sirop, le thermomètre à sirop, le feu, la tire (celle-ci est non comestible) et la souche. Je vous assure que je suis rendue une vraie professionnelle avec ses termes !

Mon premier défi, en tant que cheffe, est d'allumer le feu pour partir la bouilleuse. Pour un démarrage rapide, il faut utiliser du bois sec coupé fin, du papier journal et mettre quelques morceaux de bois mou un peu plus gros pour vraiment démarrer le feu et casser l'humidité. Le but étant de se servir du petit feu pour faire prendre les premières buches. Après quelques minutes, quand les bûches sont bien prises, les pousser au fond en gardant de la braise à l’avant. Ajoutez des buches sur l’avant. Et c'est là que la magie opère, bien chauffé, ça commence réellement à bouillir en une quinzaine de minutes dans la panne à eau, un peu plus tard dans la panne à sirop. On a eu un petit moment d'excitation en voyant les premières bulles de vapeur apparaître. La machine est en marche ! 


Pour la journée : bouillir l’eau d’érable

Segment statistique, il est important de savoir que la bouilleuse évapore environ 15 gallons d’eau à l’heure dans les conditions optimales. Puisqu’il faut 60 gallons d’eau pour faire un gallon de sirop, vous comprendrez qu'il faudra bouillir plusieurs heures pour obtenir du sirop, soit un bon 4h, si j'ai fourni du bois sec de bonne qualité et alimentée régulièrement la bouilleuse. Je n'ai aucune pression du tout…voyons ! Pour ce faire, il faut être à proximité en tout temps et contrôler l’état du feu et les niveaux d’eau toutes les 5 minutes. Lorsque l’on fait bouillir, on ne fait que ça. Il faut rester concentré et attentif. Il faut toujours, je dis bien toujours, vérifier que l’alimentation en eau d’érable soit en fonction.

Durant ce temps : à la bouffe !

Pendant que je m'occupe de ma potion magique, mes collègues doivent se déléguer les autres tâches connexes que requiert une érablière. En équipe, nous devons couper du bois pour m'alimenter durant toute la session de bouillage, allumer un feu de camp extérieur pour se réchauffer et bien sûr se préparer un bon repas de cabane à sucre comme dans le temps à l'aide d'un bain-marie dans l’évaporateur ou sur le petit poêle, qui est aussi appelé « truie » ! De notre côté, on a triché un peu, nous avions apporté un barbecue portatif pour nous aider dans la préparation.

Avec l'inscription du groupe, un petit panier fermier inspiré des pratiques ancestrales de cuisine à la cabane est fourni : soupe au pois, fèves au lard à l’érable, crêpes et œufs. Il y a même des cannes de sirop pour faire de la tire d'érable en fin de journée. De notre côté, nous avions complété notre repas avec du bacon, de la saucisse, du jambon, du pain, des cretons et du fromage. Un vrai festin québécois, préparé en équipe ! Un réel régal !


Durant ce temps : entaille et sirop

Au courant de la journée, Marie-Paule et David reviennent nous voir pour donner un atelier d'entaille d'érable avec ceux qui le désirent. Ils enseignent l'art de l'entaille, qui semble être plus complexe qu'on peut le croire. Il faut suivre les fissures de l'écorce ainsi que les marques des années précédentes afin d'assurer la santé de l'arbre et sa conservation pour les futures saisons. De son côté, mon directeur général, Richard, se donne à cœur joie dans la coupe de bois dans le but de remplir ma réserve de bois sec et de bûches pour le restant de la journée. 

Tandis que d'autres préparent le dessert : la fameuse tire d'érable sur neige ! Pour faire de la tire, c'est simple, on a besoin d’un chaudron et des cannes de sirop qui nous sont fournis. Il faut chauffer la truie avec des petites allumettes de cèdre. Petit truc : avant de verser le sirop dans le chaudron, mettre un peu d’huile végétale sur le dernier pouce en haut du chaudron, cela va éviter les éclaboussements lorsque le sirop va être en ébullition. Ça prend environ de 15 à 20 minutes à faire sur la petite truie. Ensuite, on attend une minute et on sort dehors couler la tire sur la neige. Je vous assure que tout le monde a apprécié ce petit délice sucré de fin de journée, tellement plaisant à partager !

Troisième partie : couler le sirop

Vers 16h, Marie-Paule et David reviennent pour nous assister avec la panne à sirop et sa température. Malheureusement, le sirop n'était pas encore à point, j'avais fait un bon travail, mais il me manquait un peu de rigueur, je l'admets ! David m'aide alors à monter la température du sirop à l'aide d'une technique rapide ancestrale. Lorsque l’aiguille du thermomètre à sirop atteint 7, c’est signe que le sirop est prêt. C’est à ce moment que nous pouvons ouvrir le robinet et couler le sirop. Alors là, ça sent l'érable les amis !

Rapidement, on approche nos pots massons du gallon de sirop pour se partager notre récolte ! Oui, oui, après une journée de travail complète, nous repartons avec chacun un petit pot à la maison, quoi de plus satisfaisant que de déguster son propre sirop. J'en ai des frissons !

En conclusion : Une expérience totalement « À Vivre pour Vrai »

Vous dire comment nous avons apprécié notre journée et l'accueil de nos hôtes. David, avons-le, le vrai maître-sucrier de la cabane, nous a transmis son savoir-faire avec grande passion.  Marie-Paule, d'une présence bienveillante, nous guidait dans notre aventure. D'ailleurs, en final, elle nous a gentiment offert un bref atelier de beurre d'érable avec le restant de tire d'érable que nous avions. Les filles ont fouetté un bon coup, en s'alternant, jusqu'à en avoir mal aux bras. Mais elles ont finalement réussi à créer leur propre beurre d'érable en extra.

On repart de là rempli de nouvelles connaissances et de beaux souvenirs. Une expérience unique à vivre avec ses amis, sa famille, ses collègues ou ses coéquipiers pour renforcer les liens ou tout simplement pour se dépayser.

Cabane à sucre

La cabane
de l'Apprentie sucrière

584 rang des Érables, Saint-Joseph-des-Érables

 

 

EXPÉRIENCE

Le teambuilding à la Cabane de l'Apprentie sucrière est une expérience unique au Québec où, le temps d'une journée, vous prenez les commandes d'une petite cabane à sucre traditionnelle.

HORAIRE

L’expérience de l’Apprentie Sucrière n’est offerte que 15 à 20 jours par année, soit du 29 mars au 21 avril 2024.

TARIFS

Environ 600 $ + taxes par groupe.

RENSEIGNEMENTS IMPORTANTS

Une activité idéale pour les groupes de 4 à 8 personnes (minimum 2 adultes). Les chiens sont acceptés.

Réservez en ligne

ou par téléphone au (418) 389-7492.

Photos : Stéphanie Allard