Quel ne fut pas mon bonheur de savoir que ce fabuleux conte de Noël, d’une adaptation du roman de Charles Dickens, prenait vie en Beauce à St-Simon-les-Mines à chaque mois de décembre pour six représentations intimistes, exclusives. 

Voici le récit de mon incroyable soirée dans le Fief de Cumberland Mills :

Le premier chapitre  |  45 min à l’extérieur

Accompagné de ma famille, c'est sous les flocons que nous arrivons au cœur de ce site patrimonial unique. Tout comme la centaine de personnes qui nous entourent, nous avons le fort sentiment d'être privilégiés d'entrer dans ce lieu intimiste… Là où le temps semble s'être arrêté. Nous nous réchauffons autour des foyers extérieurs quand, soudainement, une horloge carillonne. Deux habitants à l’accent britannique étonnent mes deux filles et nous plongent rapidement dans le récit.  On nous demande de ranger tout appareil technologique puisque les pendules nous amènent à l’an 1900.

Et oui, nous sommes les précieux invités de M. et Mme Thomas John Taylor, responsable du fief de Cumberland, qui sont ravis de nous accueillir pour fêter Noël avec eux. Accompagnés par des Mlle Labonté et Mme Rockford, nous serpentons les sentiers du Jardins Harbottle, à la rencontre de différents personnages qui ont marqué l’histoire de Cumberland Mills à cette époque. Nous avons le plaisir de découvrir sept tableaux extérieurs animés le long du sentier qui nous conduit à l’église. La mise en scène est raffinée et le jeu des comédiens nous tient en haleine à chaque tableau. 

Le deuxième chapitre  |  75 min à l’intérieur de l’église

Située sur une petite colline en pleine forêt beauceronne, l’église St-Paul de Cumberland est la plus vieille église de pierre de la région (1847) avec son ameublement d’origine. Empreinte d’authenticité, voilà le théâtre parfait pour poursuivre notre aventure. Sur le perron, le bedeau David Wintle, nous accueille et c’est alors que nous rencontrons l’infâme Sam Miller alias le Grinch de Noël. Celui-ci nous interpelle tel les villageois de Cumberland. Il est incroyablement détestable. Son jeu authentique nous happe pour encore plus de véracité. À ce moment, nous ne sommes plus des spectateurs, mais nous faisons littéralement partie du récit. 

Nous prenons place à l’intérieur de l’église pour vivre une expérience théâtrale et musicale hors du commun.  La vraie histoire de Cumberland se fusionne à mon conte de Noël favori, à travers les chants, la musique traditionnelle de Noël. Ce que nous vivons à l’intérieur de cette église est indescriptible. Chaque chant nous transporte à travers une gamme d’émotions. Vous dire le sentiment qui m’a submergé lors du Minuit Chrétien interprété par un septuagénaire. Nous ressentions toute la véracité dans sa voix. J'en ai eu la larme à l’œil. Le clou du spectacle est quand le véritable Saint-Nicolas apparaît dans la pièce. À ce moment précis, nous avons la conviction profonde que le Père Noël existe vraiment. Les yeux de mes filles et de chacun des spectateurs présents en témoignent.  

Texte : Odile Turgeon

Photos : Caroline Fournier, photographe