Our American Dream en Chaudière-Appalaches ! Le rêve canadien en un week-end
À quoi penses-tu instinctivement quand tu imagines un hiver au Québec ? Quels sont les premières choses qui te viennent à l’esprit ? Est-ce que ce sont les paysages immaculés ? La douceur d’une soirée au coin du feu ? Ou encore l’adrénaline procurée par des activités nordiques ?
Laissez-moi vous raconter mon trip :
Pour nous, c’est un mélange de tout ça ! Avant notre PVT, nous rêvions de découvrir ensemble tous ces plaisirs qui font la renommée de l’hiver québécois. Au risque de paraître cliché, on se voyait déjà séjourner dans un beau chalet et passer notre temps à faire de la motoneige ou des balades en traîneau à chiens... Et bien, aujourd’hui, après 19 mois au Canada, ce rêve est finalement devenu réalité ! On t’embarque avec nous dans ce séjour exceptionnel en Chaudière- Appalaches, direction Chalets et Villégiature de la rivière Daaquam à Saint- Just-de-Bretenières.
C’est tout de suite après le travail le vendredi soir que nous avons quitté Montréal. Circulation comprise, 4 heures de route nous attendent alors mieux vaut ne pas traîner ! La région Chaudière-Appalaches est délimitée au nord-est par la région du Bas-Saint- Laurent, au sud-est par l’état du Maine aux États-Unis, au sud par la région de l’Estrie et à l’ouest par la région du Centre-du-Québec.
L’établissement dans lequel nous nous rendons, c’est avant tout une histoire de famille. Créée en 1993, Max et Mary-Claude sont les propriétaires de cette pourvoirie. Avec leurs enfants à leur côté, la relève est déjà toute trouvée ! La petite dernière est encore trop jeune pour mettre la main à la pâte mais ses sourires suffisent à mettre tous les clients de bonne humeur.
Malgré notre arrivée tardive, c’est un des garçons du couple qui nous accueille. Il nous remet les clefs de notre chalet mais aussi du bois pour allumer le feu. Notre chalet , « le vacancier », donne sur le lac (gelé) et est entièrement équipé.
Nous n’étions que tous les deux mais nous aurions pu facilement y dormir à 5 puisqu’il comporte 3 chambres. On y trouve également une salle de bain, un coin salon avec un poêle à bois ainsi qu’une cuisine toute équipée.
Le chalet était déjà chauffé à notre arrivée mais nous n’avons pas résisté longtemps à l’appel du feu qui crépite. Il fait quand même -22 degrés dehors alors ce petit plaisir est encore plus appréciable. Le chalet est rustique et sans fantaisie. C’est tout ce qu’il y a de plus authentique, à l’image de ce séjour.
Le lendemain matin, les températures sont plus clémentes. Nous prenons connaissance des lieux que nous avions seulement aperçu la veille, de nuit. Un petit vol du drone nous permet de découvrir que nous sommes entourés par plusieurs lacs et des forêts de conifères. C’est déjà superbe depuis la terre ferme mais ça l’est encore plus vu d’en-haut !
À deux pas (littéralement) du chalet, se trouve le restaurant/accueil. Un lieu où l’on se sent bien et où personnel et clientèle se retrouvent dans une ambiance des plus conviviales.
Plusieurs types de petit-déjeuner sont servis mais nous avons un penchant pour le salé. Nous choisissons donc l’assiette du Musher, un classique du petit-dej’ à l’américaine : œufs brouillés, bacon, saucisse et pommes de terre ! Le tout avec une belle vue sur le lac et la forêt.
Une fois le petit-déjeuner avalé, c’est l’heure de notre première activité du weekend : une randonnée équestre dans la forêt des Appalaches. Si nous avons déjà eu l’occasion de monter à cheval auparavant, c’est bien la première fois que nous le faisons en hiver dans un tel cadre. Avant de commencer la promenade, notre guide Karen, nous attribue à chacun un cheval. Le mien, Sony, est un beau mâle à la robe blanche tachetée de brun. Une vraie beauté !
Karen nous montre d’abord comment les brosser, puis, c’est à nous de jouer ! Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas simplement de démêler leurs belles crinières mais aussi d’enlever la glace qui peut s’accumuler sur leurs corps. On en profite également pour créer un lien avec l’animal. Cette proximité est tellement agréable.
Après un petit cours sur la façon de monter à cheval et de le diriger, nous entamons la randonnée.
Nous sommes, en apparence, les seuls dans la forêt mais nous croisons d’innombrables traces de lièvres dans la neige. Plus nous avançons, plus le sentier se fait étroit. Il faut parfois se pencher pour ne pas se prendre les branches des arbres en plein visage.
Bien que relativement inexpérimentée en matière d’équitation, je regrette un peu le manque de rythme. Consciente, cependant, que je n’ai pas l’expérience pour me lancer dans un galop à travers la forêt, j’enprofite pour contempler le paysage qui nous entoure et c’est déjà pas mal ! La balade est aussi ponctuée par les commentaires de Karen qui nous en apprend plus sur l’endroit où nous nous trouvons, sa faune et sa flore.
Pratiquement à mi-parcours, nous avons dû revenir sur nos pas. Le cheval de Karen, qui était en tête de notre petite troupe, n’a pas voulu continuer sa route, sentant probablement de la glace sous ses pas. Nous avons apprécier le fait que Karen soit à l’écoute de son cheval et ne l’ait pas forcé à continuer. Nous avons à cœur le respect et le bien-être des animaux, et nous tenions à préciser que tout ce que nous avons pu constaté sur place prouve qu’ils sont très bien traités et reçoivent les soins nécessaires.
Au retour de la balade, nous avons pu remercier nos chevaux respectifs en leur donnant de petites friandises et beaucoup de caresses
Après le repas, nous avons rendez-vous au chenil pour le rêve ultime : le traîneau à chiens ! Nous y sommes allés bien avant le début de l’activité pour prendre le temps de câliner les chiens. Je risque d’être à court de superlatifs pour la partie qui va suivre, mais c’était tellement génial...!
Les huskies, en plus d’être des chiens magnifiques, ont de l’amour à revendre ! Ils ne demandent qu’à s’amuser et être câliner (bon, et accessoirement, à manger aussi).
On trouve au chenil 85 chiens (sans compter les plus jeunes) et bien qu’au premier abord on pourrait croire qu’ils se ressemble tous, les distinctions se font assez rapidement tant au niveau de leurs couleurs, leurs corpulences, leurs caractères ou leurs yeux. Il n’y en a pas un avec la même couleur d’yeux bien que le bleu domine assez largement. Un bleu parfois très proche du blanc tant il est clair ! C’est un véritable festival de nuances ! Certains paraissent avoir toute la galaxie dans leur regard. D’autres ont même les yeux vairons.
Le husky est la race de chien se rapprochant le plus du loup, bien que le premier, lui, adore la compagnie des humains. Il est affectueux avec tout le monde ! Oui, oui vraiment tout le monde ! En d’autres termes, on ne prendra pas un husky comme chien de garde... De nature énergique, il a un besoin vital de courir et se dépenser, c’est la condition sine qua non pour qu’il soit épanoui et heureux. Il n’est pas rare de les entendre hurler à plusieurs reprises dans la journée, c’est simplement leur façon à eux de montrer qu’ils sont là sur leur territoire et d’avertir les autres animaux de leur présence.
Ayant grandi avec un berger allemand croisé husky, j’ai eu l’impression de retomber en enfance pour mon plus grand bonheur. C’est fou l’effet que ces grosses boules de poil peuvent avoir sur nous.
Comme pour le cheval, un petit cours s’impose. C’est Fabien, notre guide pour cette activité, qui prend le temps de nous expliquer les rudiments du traîneau à chiens et nous prévient des risques. Car même si l’activité peut paraître des plus tranquilles, le musher a une certaine responsabilité. C’est lui qui mène le traîneau et s’assure de la sécurité du passager mais aussi de celle des chiens.
Nous avons ensuite participé à l’attelage de ces derniers. Cela requiert de l’énergie car ils sont surexcités à l’idée de partir se dépenser en forêt. Concrètement, cela se traduit par des sauts et cris de joie ! C’était vraiment super de pouvoir y prendre part. Cela rend l’expérience plus authentique. Il ne s’agit pas juste d’attendre passivement son tour avant d’embarquer sur le traîneau. C’est tout un processus auquel nous sommes heureux d’avoir pu participer.
Vient enfin l’heure de la balade. Nous avons eu l’occasion de faire le circuit « Tourbière/Frontière » sur une distance de 15 à 20 km. La forêt enneigée défile sous nos yeux. Nous parcourons de grandes étendues blanches mais aussi d’étroits couloirs entre les arbres.
Emmitouflée sous une couverture, je laisse Alex conduire et profite des paysages qui nous entourent. Nous n’allons pas vite mais lorsque l’on se trouve aussi près du sol et qu’on frôle les arbres, cela peut être assez impressionnant.
Avant de quitter la forêt, Fabien nous prévient que nous allons traverser la tourbière. La tourbière, qu’est ce que c’est ? C’est un milieu humide dans lequel on trouve une accumulation de tourbe, une matière organique partiellement décomposée. Cela crée un écosystème humide et acide, très hostile pour certaines plantes. On trouve au Canada plus d’un tiers des tourbières de la planète. Nous avançons donc sur cette immense étendue avec un sentiment de liberté incroyable !
Après avoir traversé cette zone quasi-désertique, nous traversons un passage des plus symboliques : la frontière canado-américaine. Nous avançons sur une ligne imaginaire de plus de 8000 kilomètres, constituant la plus longue frontière terrestre au monde ! Contrairement à l’idée que l’on se fait des frontières, on ne trouve ici ni poste de sécurité, ni police : celle-ci est non gardée.
Le ciel est gris mais les températures sont douces. C’est agréable pour nous mais les chiens, eux, préfèrent le froid rigoureux habituellement caractéristique de la région. Leurs dynamismes et leurs motivations sont sans faille mais à la moindre pause, nos huskies profite de l’occasion pour se jeter dans la neige. Quelques kilomètres avant le retour au chenil, Fabien me fait un nouvel appel du pied pour inverser les rôles. J’étais assez réticente à l’idée de conduire le traîneau mais finalement, je me décide à tenter le coup. Après tout, je ne sais pas quand une telle opportunité se représentera. Je me lance et je ne regrette absolument pas ! Selon sa place sur le traîneau, on vit une expérience complètement différente. En conduisant, l’adrénaline et l’euphorie sont encore plus présentes. J’ai adoré ces sensations !
Le retour au chenil se déroule parfaitement. On se dépêche d’aller féliciter notre team poilue qui adore ce genre de sollicitation et comme au début de l’activité, on aide aussi au dételage des chiens. Après une dernière session de câlins et de bisous, l’activité se termine avec la rencontre des chiots. Un pur moment de tendresse ! Cela permet, en plus de nous combler de bonheur, de les sociabiliser dès le plus jeune âge. À 8 semaines, ils sont encore assez petits pour être tenu aux bras. On ne ressort pas de là sans avoir envie d’en adopter un !
La soirée se termine au restaurant où, pour rester dans le thème, nous sirotons un musher au comptoir (apéritif maison à base de gin et de jus de cranberry). Pour le dîner, un menu table d’hôte est proposé. Si Alexeï a pris l’option viande, de mon côté, j’ai choisi du doré (poisson plus connu sous le nom de sandre en Europe), c’était délicieux ! Je ne sais pas si la fatigue de la journée y est pour quelque chose mais nous n’avons même pas eu la place pour un dessert. Dommage, crème brûlée et gâteau au chocolat étaient au menu.
Nous partons nous coucher après une petite partie de billard, en ne manquant pas de faire un dernier feu de bois avant de s’endormir. Terminer la journée au chaud en écoutant le crépitement du feu, il n’y a pas mieux ! Après une nuit à dormir d’un sommeil de plomb, une nouvelle journée commence et surtout une nouvelle activité nous attend. C’est parti pour une matinée motoneige , et sous le soleil, avec Max.
Mais aujourd’hui, il s’agit d’une balade plus sportive que celle que nous avions eu l’occasion de faire la semaine précédente. Cette fois-ci, nous n’étions pas sur de beaux sentiers damés, nous avons principalement fait du hors-piste !
Nous avons exploré les alentours de la pourvoirie, la frontière et la tourbière en se frayant parfois un chemin là ou il n’en existe aucun. On suit les conseils de Max et on déporte le poids de nos corps à gauche ou à droite pour faciliter la direction.
Cette balade nous aura permis de découvrir encore un peu plus la forêt autour de la pourvoirie et de retourner longer la frontière. L’occasion de s’arrêter quelques minutes pour photographier une des bornes métalliques postées à chaque mile indiquant sur une face « Canada » et « États-Unis » sur l’autre.
Max en profite pour nous parler de certaines anecdotes liées à la frontière. Nous retournons donc plusieurs années en arrière, au moment de sa création. Certains habitants réalisent à ce moment-là que leur maison se trouve au beau milieu de la frontière. Un québécois dans cette situation pouvait donc se voir octroyer la double nationalité et la maison devait alors avoir deux actes de propriété. À l’époque de la guerre du Vietnam, on exigeait donc qu’un québécois dans cette situation aille combattre au nom des États-Unis. S’il refusait, les conséquences pouvaient être lourdes... Max nous parle également de l’époque de la prohibition quand les contrebandiers tentaient de contourner les lois en faisant passer leurs marchandises d’un pays à l’autre. Admirer de beaux paysages, c’est bien mais en découvrir davantage sur l’histoire des lieux, c’est encore mieux !
Lors de notre balade, nous avons également découvert le Refuge Boréal qui constitue une petite halte bien pratique pour les expéditions en motoneige plus longues.
De retour à la pourvoirie, il est déjà l’heure de rendre les clefs de notre chalet et prendre la route vers Montréal. Clap de fin sur un weekend dont on se souviendra longtemps !
Une fin de semaine riche en émotions, en sensations mais aussi en belles rencontres. D’ailleurs, on ne pouvait pas partir sans retourner voir nos bébés pour un dernier câlin !
Merci à Tourisme Chaudière-Appalaches qui nous a permis de réaliser ce rêve canadien mais également aux Chalets et Villgiature de la Rivière Daaquam et à ses employés pour leur accueil et leur bienveillance. Nous sommes retournés à Montréal des étoiles plein les yeux !
Si toi aussi tu es intéressé par un weekend à la Pourvoirie Daaquam, sache qu’elle est ouverte toute l’année et que chaque saison réserve son lot d’activités. En hiver, en plus de la motoneige, du traîneau à chiens ou des randonnées équestres, il est possible de pratiquer la pêche blanche et de faire des balades en raquette et en ski de fond. Et en été, quad, vélo ou encore kayak ne sont qu’un petit aperçu des activités proposées. En toute saison, n’oublie pas ton maillot de bain pour te relaxer dans le jacuzzi extérieur
Texte et photos : Our American Dream
TRAÎNEAU À CHIEN
Chalets & Villégiature de la rivière Daaquam
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EXPÉRIENCE
Randonnée Tourbière-Frontière de traîneau à chiens. Une sortie de 3 heures sur une distance de 15 à 20 kilomètres sur ces lieux magiques que sont la tourbière du Parc des Appalaches et la frontière Canada/USA.
TARIFS (prix par personne)
18 ans et + (conducteur seul) : 195 $, 13 à 99 ans (2 pers. / traîneau) : 150 $, 3 à 12 ans (2 pers. / traîneau) : 75 $
RÉSERATION REQUISE
Par téléphone au (888) 558-3442 ou